Kaddish

 

Il n'est rien de plus profond et émouvant pour un compositeur que d'écrire une musique sur un texte sacré, se permettre d'écrire des sons sur des mots qui ont un sens infini, de savoir rester dans une atmosphère de recueillement intrinsèquement liée à la liturgie en utilisant la voix , le piano et le violoncelle qui seront au service de ce texte mais comme toute musique écrite sur des textes religieux, ce Kaddish comme celui de Ravel doit pouvoir aussi être joué dans un contexte profane, une salle de concert ou tout autre lieu non sacré.

Ce Kaddish a été créé par Abdellah Lasri à Paris en 2009 .

Impression Tango

 

J'ai toujours eu une passion pour le tango .

Et puis un jour, Marianne Pikety me demande une

pièce pour violon et accordéon ...

C'était le moment de me lancer dans cet exercice difficile pour un compositeur classique : Ecrire un Tango.

De là est née cette "impression Tango".

Alternance tension -détente est pour moi une des caractéristiques de cette musique. Je m'en suis servie abondamment et passionnément.

J'aime le tango !

 

 

 

 

 

 

 

 

Nomade

 

Nomade pour deux percussionnistes a été écrite pour le duo Cantus Percussio à qui la partition est dédiée. Graciane Finzi renouvelle ici son intérêt pour les timbres et leur pouvoir évocateur, fouillant la mémoire auditive. “Réminiscences, souvenirs de voyages en Afrique, rythmes déjà entendus, oubliés puis réinventés dans un contexte différent, dénaturé, dans la rumeur et les bruits de la ville. Voilà Nomade, ou le retour aux rythmes bruts de la chaleur et des grillons”. Dans le cadre de la résidence de Graciane Finzi à l’o.n.l., Nomade a été donnée en création mondiale en mars 2002.

Moments pour orchestre

(commande 2003 Radio-France / o.n.l.)

 

“Quatre pièces composent ces successions d’instants, moments de vie, vécus ou rêvés, de peur ou de bonheur, souvenirs en filigrane.

 

Prélude dramatique, dans une forme très libre, s’exprime le plus souvent par une alternance d’harmonies composées de notes successivement altérées ou naturelles comme si l’on jouait sur toutes les touches noires ou toutes les touches blanches d’un piano.

 

Transparence : La note “si” va se répéter et tourner dans l’orchestre comme un effleurement des cordes le plus souvent jouant “sul tasto” ou “sul ponticello” ou encore avec sourdines. Le halo sonore d’une cymbale suspendue et les bariolages entremêlés des cordes contribuent à cette impression de transparence. À la fin de cette pièce, une note va de nouveau être répétée, un “do”, cette fois-ci comme si le déroulement du temps avait étiré le diapason au demi-ton supérieur.

 

Musique de chambre : Les interventions et dialogues successifs des instruments solistes illustrent l’intimité qu’engendre la musique de chambre. Cette pièce est reprise intégralement une deuxième fois mais dans une instrumentation différente.

 

Rituel et toccata

Mon travail actuel de recherche sur les rythmes a déterminé le style rituel de ce final. La texture du son va aller en s’épaississant jusqu’à la fin.

 

Ces Moments pour orchestre sont dédiés à Jean-Claude Casadesus. Les courtes parties solistes sont le résultat d’un échange et d’un dialogue permanent avec les musiciens de

l’orchestre national de lille”.

 

Graciane Finzi

“Errance dans la nuit”

Concerto pour violoncelle

 

“Il s’agit de mon second concerto pour violoncelle - le premier était associé à un orchestre de quinze cordes, alors que celui ci est pour grand orchestre. En fait, c’est Gary Hoffman qui me l’a demandé, après avoir entendu mon œuvre pour grand orchestre Soleil vert, donnée par l’Orchestre français des Jeunes. J’ai donc eu le bonheur d’écrire ce concerto “dans le son” de Gary Hoffman, comme je l’avais fait pour José van Dam avec mes trois mélodies sur des textes de Michel Schneider, ou encore pour Jean-Claude Pennetier avec mon Concerto pour piano. Gary Hoffman a une façon particulière d’emmener l’auditeur très loin dans le monde sonore. Et c’est le mode poétique de son jeu qui a déterminé le langage du concerto - davantage sans doute que la technique pure, bien que la sienne soit superbe !

J’ai donné à cette œuvre le titre d’Errance dans la nuit, pour dire le calme mais aussi l’angoisse, les souvenirs violents en filigrane, peut-être encore une promenade amoureuse ou au contraire solitaire et rêveuse. Le concerto est en un mouvement enchaîné avec un début et une fin un peu analogues, sur des “quintes à vide”, en doubles cordes au violoncelle et une grande nostalgie. Il n’y a pas vraiment de thèmes, au sens courant, plutôt des idées musicales, une pensée qui revient, sans être véritablement déclinée ni développée.

 

L’orchestre ici, contrairement à beaucoup de mes œuvres précédentes, se présente comme un tapis sonore relativement compact, avec très peu de contrepoint entre les différents instruments ; il s’agit plutôt d’une musique très harmonique, avec parfois des effets de clusters, des couches sonores comportant tout de même des pôles d’attraction entre les notes.

 

Miroir du corps de l'amant

pour haute contre et piano

 

Rappelons que Rachid ben Abdesselam , créateur de cette mélodie est marocain et que Graciane Finzi est née à Casablanca; Cela ne pouvait que présider à l’avènement d'une mélodie en langue arabe : Quel bonheur d'utiliser des quarts de ton naturellement incorporés dans cette culture; la liberté d'ornementation faisant alors partie intégrante du déroulement de la mélodie.

Au fil du temps

 

Un fil d'Ariane tissé qui court tout au long d'une vie ,perturbé par divers éléments récurrents,ce qu'on appelle "les choses de la vie",celles qui passent lentement ou furtivement,celles qui vous survolent ou vous atteignent profondément,celles des joies et des peines. Ce moment de musique en un seul mouvement est dédié aux musiciens de l'Orchestre National d'île de France qui l'ont créé.

 

 

 

Alma Mareira

 

Ecrire en Gallego est difficile et passionnant. C'est une langue forte,impressionnante et qui illustre cet "Atlantico" si bien décrit par Luìs Rei Nunes, auteur de ces 4 poèmes .

Il s'agit d'un Oratorio pour orchestre, Soprano, Récitants ou plutôt 4 "moments"de vie en Galicie: Foi no tercero dia da creacìon

A deusa da verdade

Lume

Solpores

 

 

 

 

La barcarolle du souvenir

 

Spécialement écrite pour l'édition 2001 du Concours Long- Thibaud, poursuit la voie explorée dans son Concerto pour piano créé par Jean-Claude Pennetier en 1977. Graciane Finzi étudia en effet le piano pendant de longues années, mais se refusa toujours d'écrire pour cet instrument avant d'avoir trouvé de quelle manière il pouvait entrer en adéquation avec son propre langage.

La Barcarolle du souvenir est riche de nombreuses réminiscences du répertoire et de la pratique pianistique. Son titre fait référence à la Barcarolle opus 60 de Chopin, dont le trille de la réexposition est cité à la fin de la pièce de Graciane Finzi. C'est une oeuvre conçue d'un seul tenant. D'abord rêveur, elle fait ensuite appel à toutes les ressources de la virtuosité. Puis la réexposition, avec ses nombreux ornements, utilise le principe de la variation pour se perdre dans le souvenir, le rêve, la mémoire de chacun.

La Barcarolle du souvenir laisse les nuances (mais non pas les tempos) au libre choix des interprètes, générant ainsi une variété infinie de Couleurs.

Elle est dédiée au grand ami de Graciane Finzi : le piano.

 

 

Edifice pour violon et orchestre

 

Dédié à son père, le violoniste Adrien Finzi, ce concerto a été écrit en 1970, enregistré pour France Musique quelques années après par Jean Mouillère, puis crée publiquement en novembre 1978 par Jean-Jacques Kantorow avec l'orchestre régional de Mulhouse. Contrairement à de nombreuses oeuvres tombées dans l'oubli, cette pièce a été jouée de nombreuses fois, notamment lors d'une tournée avec l'Orchestre National de Lille en 1983.

C'est certainement son sens intime du phrasé et l'image emblématique du soliste qui font de ce concerto une oeuvre aussi intense. Souvent isolé de l'orchestre, sans se mesurer à lui, le violon solo est ici. Considéré comme une être humain animé par ses propres pensées, face à un monde qui l'entoure, ce dernier étant symbolisé par l'orchestre dont l'écriture se veut tour à tour un écho du soliste ou l'engloutit au contraire dans la masse fourmillante des différents rythmes superposés. Composé de trois mouvements, le concerto tire son discours d'une cellule originelle de trois notes (mi bémol, ré, do dièse) qui donneront son unité à l'oeuvre. Mais la répétition insistante de ces trois notes s'articule en de grandes progressions chromatiques qui précipitent l'oeuvre vers sa fin. La superposition de rythmes différents (comme un reflet des rythmes de la vie) ajoute à cette tension qui culminera dans le troisième mouvement, enchaîné au précédent. Le mouvement perpétuel final expose alors le soliste au premier plan, laissant l'orchestre ponctuer le temps par de fugitives interventions.

C'est enfin l'itinéraire de l'apparition et de la disparition du soliste qui a donné son titre à l'oeuvre. Édifice en appelle ainsi aux dimensions architecturales de la musique, elles qui travaillent la matière par l'alliage ou par l'opposition des matériaux, celles qui tracent et modulent le relief des formes, celles qui en fait construisent - par le jeu des volumes et d'espace - le discours des sons jusqu'à lui donner la souplesse et l'intensité des éléments les plus humains.

Emmanuel Hondré

 

Concerto pour piano

 

Outre les classes d'écriture (harmonie, contrepoint, fugue, composition), Graciane Finzi étudia le piano au Conservatoire National Supérieur de Paris avec Joseph Benvenuti. Il était logique qu'un jour la compositrice soit tentée de retrouver son instrument et de repenser une forme baroque dont le classicisme et le romantisme n'ont cessé d'exploiter les ressources, tantôt purement instrumentales mettant en valeur la virtuosité du soliste tantôt puissamment expressives. En évoquant sa partition, Graciane Finzi évoque sa conception personnelle du concerto :

 

"Le mot concerto se justifie par la forme générale de l'œuvre - trois mouvements dont un deuxième lent et un troisième rapide -, et par "l'opposition" (mot employé dans les dictionnaires, ce qui me choque toujours)

du soliste à l'orchestre. Mais il n'est pas conforme du point de vue de la structure interne de chaque mouvement, de la construction traditionnelle de cette forme.

 

Le soliste, dans ma propre définition du concerto, figure l'être seul face au monde qui l'entoure avec tout ce que cela comporte de solitude et de romantisme. J'ai voulu donner libre cours à ma pensée musicale, guidée dans toute l'élaboration de ce travail par les qualités de son du dédicataire (le pianiste Jean-Claude Pennetier), mais aussi par le besoin de liberté, essentiel tant dans le domaine de la création que dans l'esprit même de l'être humain. Ainsi, dans les premier et deuxième mouvements, le piano est souvent indépendant rythmiquement ou tout au moins très libre, ce qui amplifie cette solitude que j'évoquais ainsi que le caractère d'errance auquel va se livrer le piano tout au long de sa promenade dans le temps.

 

Le troisième mouvement est un mouvement perpétuel de la main droite où le caractère obsessionnel de la main gauche sera rejoint par les contrebasses, les timbales et des tenues de cuivre sur la note si qui viendra accentuer le côté inexorable du temps qui passe".

 

 

Phobie

Durée 4'30 environ

 

Une idée fixe de 6 notes va composer cette pièce pour violon seul.

Dès les premières lignes, de petites perturbations vont venir perturber l'ordre établi:

petites notes, sul pont., rythmes rapides, à contretemps etc...

Double cordes, accélération, crescendo, déplacement dans l'aigu, vont donner une impression d'angoisse grandissante pour se terminer dans une exacerbation maximale et fortissimo dans le suraigu

 

Il existe une version pour Alto

Cette pièce est dédiée à Sebastien Luigi Levy qui en a été le créateur

Editions Durand Universal

 

 

Et si tout recommençait

 

Et si tout recommençait pour violon et piano composé en 2003 / dédié à Charlotte Bonneton et François Dumont / édité chez Billaudot

 

Le premier mouvement, Calme et mystérieux est introduit par une pédale interrogative dans l'extrême grave du piano, d'où émergent les harmonies génératrices de la pièce. Le violon se réveille soudain dans un martèlement répétitif puis s'envole vers une mélodie sostenuto, tandis que le piano maintient l'ostinato jusqu'à

l'essoufflement.

 

Le second mouvement Rêveur et tendre, se présente comme un thème suivi de cinq variations dans l'esprit d'une chaconne. Sur une sombre descente chromatique, le violon, a capella ou en duo, développe sa complainte avec une expression de plus en plus virtuose et fantasque. Les deux mouvements sont unifiés par un caractère tantôt mélancolique, tantôt angoissé et par des motifs de même parenté (intervalles de tierces et de secondes mineures, rythmes asymétriques trilles, agrégats

 

Comme toute la production du compositeur,cette pièce répond à une volonté de communication immédiate ancrée sur la vie et les sentiments humains.

 

Le titre s'est imposé après la composition de la partition, en écho à la spontanéité qui mène le discours, du sursaut à l'épanchement lyrique, et suggère une conception de l'existence comme une perpétuelle création.

 

Pour autant. cette improvisation écrite est sous-tendue par une solide structure,jalonnée de signaux sonores qui guident l'écoute ( silences, glissandi , ralentis)

 

 

Romanza a la muerte de un ave pour clarinette et sons fixés

 

Selon une légende , il est un oiseau qui ne chante qu’une seule fois de toute sa vie .

Il chante alors plus suavement que n’importe quelle créature qui soit sur terre.

 

Dès  l’instant où il quitte le nid, il part à la recherche d un arbre aux rameaux épineux ,traverse mers et montagnes et ne connaît aucun repos avant d’avoir  trouvé son arbre. Puis ,tout en chantant à travers les branches sauvages , il s’empale sur l’épine la plus longue , la plus acérée...et, en mourant, il s’élève au dessus de son agonie dans un chant qui surpasse celui du rossignol et de l’alouette, un  chant suprême dont la vie est le prix.

 

 Le monde entier se fige pour l’entendre et Dieu dans son ciel sourit ,car le meilleur n’est atteint ´qu’ aux dépens d’une grande douleur ou du moins , c’est ce que dit la légende ...

 

Free quartet pour piano et  trio à  cordes

 

Des juxtapositions de tempi différents représentant le monde vivant  et sa multiplicité de mouvements , voila ce que cette pièce tente d’exprimer et  qui ressort d ailleurs très souvent de mon style d’écriture

Le mode de travail ici employé est avant tout une grande liberté de pensée instrumentale ,

un  peu dans l’idée des formations de free jazz

 

 

9'30"

pour clarinette basse et violoncelle (1994) :

l'accomplissement dans l'écoute mutuelle

Pascal Petiot, clarinette basse

Alain Meunier, Violoncelle

(Editions Durand Universal)

 

L’œuvre est une commande pour le concours de sortie de la classe de clarinette basse au Conservatoire national supérieur de Paris. La compositrice, professeure dans cet établissement pendant 34 ans, est sollicitée chaque année pour écrire des pièces de déchiffrage ou même de récitals pour les contrôles et concours de différents instruments. Pour toutes ces commandes, elle se refuse a écrire des pièces académiques destinées uniquement a évaluer la technique des élèves. Au contraire, elle mettra toujours l'accent sur la musicalité, l'imaginaire de interprète, sa capacité a y insérer sa propre interprétation.

Le choix de l'instrumentation, le violoncelle dialoguant avec la clarinette est un choix qui s'est impose a moi des le premier geste créatif de cette pièce, arriver a une osmose sonore entre ces deux instruments. C'est un travail, purement abstrait et instrumental, du mélange des sons dans différentes tessitures. La pièce commence d'un rien, d'un souffle d’où l'on entend a peine quelques notes de clarinette. Les deux instruments enchaînent ensuite les formules tortueuses (supprimer les trémolos) dans une alternance d’événements, de contrastes de tempi, de modes de jeux (les pizz Bartok pour le violoncelle, les slpaps pour la clarinette, le sul ponticello conjugué au souffle de la clarinette). Dans certains passages, la clarinette basse jouera seule une sorte de dialogue, deux parties différentes dans des tessitures différentes. L’écriture, âpre et difficile, nécessite, pour chacun des deux instrumentistes, une immense écoute de l'autre. Elle donne lieu a un véritable travail de musique de chambre. L'interprétation est précisément contrôlée par l'écriture rigoureuse mais, dans la partie centrale, une place est laissée au lyrisme et à la musicalité du clarinettiste avant de terminer comme elle avait commencé, par un dernier souffle. Le titre de la pièce donne une notion de temps, la sensation que l'ont a accompli quelque chose, que ce qui devait être dit a été dit.

 

Editions Durand Universal